La génétique et le TANTRA – les secrets des neurohormones et le bonheur en couple (6)

Comment échapper à la prison des instincts ?

 

Le cervelet, appelé également cerveau atavique ou ancestral, est le cerveau qui se développe chez les mammifères les plus primitifs et devient de plus en plus complexe à mesure que l’espèce évolue. C’est là que se situe le centre de l’équilibre, la mémoire, la capacité d’apprendre, les fonctions neuroendocriniennes, le système nerveux autonome, l’instinct de survie dans des conditions favorables, les émotions et les sentiments. Il est possible de l’éduquer à vouloir des choses bénéfiques pour nous, et à rejeter ce qui nous fait du mal. Le cervelet peut être formé à l’apprentissage – mais c’est à nous de choisir ce que nous voulons apprendre.

La peur, le plaisir, l’excitation, la sexualité, l’amour, le bonheur, le sentiment de bien-être, tous se manifestent dans le cervelet. Le vécu neuronal de l’état d’orgasme a lieu aussi dans le cervelet où se trouvent les centres du plaisir (d’ailleurs, le fait que l’éjaculation soit coordonnée par une autre partie du cerveau prouve ce que le Tantra dit depuis des siècles – l’orgasme et l’éjaculation sont deux activités différentes qui peuvent être dissociées et expérimentées séparément).

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Les hormones produites par le cervelet sont les messagers de notre cerveau qui indiquent au corps quand respirer, comment digérer, assimiler, quand avoir faim et soif, quand s’inquiéter, quand éprouver du plaisir. Ces impulsions sont conçues pour assurer la survie dans les meilleures conditions possibles, en ajustant le mélange des instincts, des émotions et des sentiments. Tant que nous agissons instinctivement – de sorte que la volonté de la nature régit ce que nous vivons -, nous sommes inexorablement gouvernés par notre cerveau ancestral, ce qui fait que nous avons un comportement similaire à celui des autres mammifères. Il en est de même en ce qui concerne la sexualité : si nous ne dépassons pas le niveau strictement biologique et instinctif qui réclame « son plaisir à tout prix », même si on l’habille dans des vêtements spirituels, tôt ou tard cela nous conduira à l’apparition du phénomène de saturation, ainsi que de séparation.

 

 

 

Quel est le comportement sexuel des mammifères?

 

Il y a environ 4260 espèces de mammifères connues. Parmi elles, moins de vingt sont monogames et aucune ne montre une fidélité sexuelle absolue. Même s’ils forment un couple depuis le début de leur vie sexuelle, il arrive parfois que les partenaires aillent s’accoupler avec d’autres pour assurer la diversité biologique et génétique nécessaire et qu’ils reviennent ensuite auprès du partenaire auprès duquel ils vivent tout au long de leur vie.

Le programme génétique coordonné par l’activité neuroendocrinienne du cervelet dicte à la plupart des 4260 espèces la pulsion de combiner leurs gènes avec le plus grand nombre possible de partenaires fertiles. Ainsi, l’orientation subconsciente vise à détecter en continu un nouveau partenaire afin d’accomplir l’objectif de combinaison de génotypes différenciés pour améliorer l’héritage génétique.

Une fois repéré un nouveau partenaire approprié, les hormones sécrétées par le cerveau ancestral font en sorte que le mammifère se sente très tenté par cette nouvelle rencontre en produisant en lui un état d’exaltation, d’ivresse, qui font en sorte que le partenaire potentiel paraisse encore plus attirant, même si ce n’est peut-être pas tout à fait réel. Cette puissante « illusion hormonale » se maintient suffisamment longtemps pour que les deux partenaires soient en mesure de s’accoupler et de produire une descendance. Ensuite, toujours au niveau hormonal, apparaît un désintérêt à l’égard de ce partenaire, désintérêt qui se manifeste par la diminution dramatique de l’attraction sexuelle.

La conclusion des chercheurs est que l’être humain, en tant que mammifère instinctuel, se comporte comme tous les autres mammifères étudiés. La nature a programmé les amoureux qui restent sur les niveaux pulsionnels (Muladhara, Swadistana et Manipura Chakra) à se désintéresser après un certain temps les uns des autres, quel que soit leur type de relation, et à chercher (plus ou moins consciemment) à trouver quelqu’un d’autre, assurant ainsi la « diversité génétique ». Pour permettre le succès de cette programmation, ce sont les plus puissantes neurohormones humaines, celles qui sont produites par le cerveau ancestral, qui agissent. Pendant la période d’amour se manifestent intensément (soit directement dans le cerveau, soit indirectement au niveau d’autres organes) quatre des hormones principales de l’être humain.

 

Tout d’abord, la phényléthylamine. Il s’agit d’un alcaloïde monoaminé naturel qui fonctionne presque comme une drogue psychoactive stimulante. C’est l’hormone qui donne des états extrêmement euphoriques et qui fait réagir certaines personnes comme si elles étaient en effet sous l’emprise d’une drogue. La PEA est produite et fonctionne dans le système nerveux central des mammifères comme neuromodulateur. Cela signifie qu’elle module les états émotionnels, les réactions et les comportements. En tant que neurotransmetteur, elle transmet des messages aux autres glandes dans le corps, en particulier aux glandes surrénales qui produisent l’adrénaline et à celles des testicules ou des ovaires qui produisent des hormones sexuelles.

La phényléthylamine peut être aussi synthétisée dans notre organisme sous l’action de certaines substances et aliments tels que le chocolat ou le cacao par exemple. Elle ressemble à l’amphétamine, une drogue puissante qui produit une synthèse accrue de la norépinéphrine et de la dopamine. Elle peut aussi être comparée à la drogue nommée « ecstasy », mais elle est ici produite naturellement par le corps, déclenchant une extraodinaire sensation d’euphorie, de surévaluation sur tous les plans, un niveau énergétique élevé, une humeur exubérante, un état général de bien-être, de confort et de bonheur exceptionnel, sans motif.

Il est conseillé d’apprendre à maintenir une production constante de phényléthamine par des activités bénéfiques qui maintiennent des niveaux élevés de dopamine, de norépinéphrine et autres, et qui contribue à un équilibre hormonal harmonieux.

 

La deuxième hormone, présente en quantités importantes lorsqu’on est amoureux, est appelée dopamine. C’est l’hormone de la récompense, de la satisfaction et de la motivation. Elle minimise ce qui est désagréable et augmente le plaisir. Elle est produite à chaque fois en grandes quantités lors de l’accomplissement de nos besoins fondamentaux de nourriture et de repos, mais aussi lorsque nous vivons la satisfaction d’atteindre un idéal, un but, ou même simplement lorsque l’on reçoit quelque chose. Cette hormone crée le désir du plaisir sous toutes ses formes, elle renforce la motivation pour atteindre ce plaisir ainsi que la dépendance qui se manifeste à travers un schéma rigide de comportement compulsif. La dopamine est libérée naturellement lors de processus ressentis comme étant agréables : la nourriture, la boisson, le sexe et la drogue, ou même par des activités particulières comme les sports extrêmes ou d’autres expériences neutres mais que nous associons au plaisir.

La sécrétion de dopamine entraîne la sécrétion d’adrénaline, une hormone puissante qui augmente l’excitation et qui est produite par les glandes surrénales situées dans les reins. Cela nous amène à dire qu’il existe un lien clair entre la dopamine, l’adrénaline et Swadistana Chakra (le principe du plaisir) et Manipura Chakra (le principe du centrage sur un plaisir égoïste, renforçant l’individualisme). La dopamine crée une dépendance à la stimulation qui l’a produite et, tout comme avec les drogues psychodynamisantes, la saturation et le désir d’en avoir toujours davantage apparaissent. Un verre d’alcool ne suffit plus, il en faut deux, une certaine quantité de drogue ne suffit plus, il en faut une plus importante, une médaille, ce n’est pas assez, il en faut plusieurs, tout ça pour retrouver la satisfaction du début. La dopamine, en fait, est très souvent administrée aux sportifs pour les motiver lors de l’entraînement, les rendant toujours mécontents de ce qu’ils ont accompli et les poussant à en vouloir toujours plus.

Cette hormone est surtout associée à la phase de désir intense d’acquérir, de réaliser et non pas à celle où l’on se réjouit de ce que nous avons obtenu. Le schéma de comportement correspondant à l’excès de dopamine concerne la motivation en vue d’être satisfait, c’est-à-dire la lutte pour acquérir, la consommation de l’expérience et la dépendance à celle-ci. Lorsque l’on scanne l’activité cérébrale de personnes très amoureuses montrant un très haut niveau de PEA et de dopamine, elle est presque identique à celle de personnes sous l’influence de drogues fortes.

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L’ocytocine – une troisième hormone, est, heureusement, sécrétée par la glande pituitaire. La glande pituitaire est en liaison avec Sahasrara Chakra. Il y a donc une liaison importante entre l’éveil de ce centre subtil, le centre suprême de l’être, et la sécrétion de cette hormone, appelée aussi hormone de l’amour et de la tendresse. Longtemps, elle a été considérée comme importante seulement pour les femmes, étant donné qu’elle est associée à la lactation et aux contractions utérines nécessaires à l’accouchement. Cependant, les dernières études montrent que l’ocytocine est produite aussi en grandes quantités lors des caresses très délicates pendant les rapports sexuels, surtout lorsqu’ils sont très doux, et pendant l’orgasme, autant chez les hommes que chez les femmes. Les expériences montrent que l’ocytocine est libérée dans le sang lorsque l’on perçoit des manifestations affectueuses, tendres et non-égoïstes, par la stimulation des seins ou par d’autres manifestations d’amour.

 

Une quatrième hormone présente en abondance lorsqu’on tombe amoureux est la testostérone. Elle se manifeste par l’intermédiaire d’une boucle rétroactive : la dopamine stimule les glandes surrénales qui produisent l’adrénaline, qui à son tour active la production de testostérone, l’hormone masculine active, dans les testicules ou les ovaires. Une petite quantité est même produite par les glandes surrénales. La testostérone augmente l’excitation, le désir et la libido, ce qui provoque une attraction inéluctable à l’égard de ce que l’on désire, dans notre cas pour l’être aimé.

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